Illustration par
Margretta Grigorova
RÉFLEXIONS SUR
LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
DES JEUX OLYMPIQUES
D’ATHÈNES 2004
ou
LA GRANDE RÉSURRECTION
Confortablement installé sur un transat devant la télévision — c’est pour moi un moment de repos apprécié et nécessaire ! — je m’apprêtais de regarder le journal télévisé du soir, ce vendredi 13 août 2004… Aïe ! pas de journal !! — avancé pour cause de retransmission en direct de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Athènes… C’est ainsi que je suis resté devant ma télévision, d’humeur franchement maussade, privé ce soir-là de mon journal télévisé, moi qui n’aime que modérément le sport, et pas du tout les manifestations sportives. Quoique… quoique les Jeux olympiques…
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Donc, je regardai… Et ça commençait mal ! Le début du spectacle me surprit négativement, quand cette grande statue sortit de l’eau. Pas vraiment beau, d’un goût bizarre, bizarre.
Une grande statue, représentation schématisée à l’extrême d’une tête et d’un buste d’homme. Sur cette statue sont alors projetés en faisceaux lumineux des traits et des courbes, amenant l’idée de conception architecturale… Puis la statue s’ouvre complètement… ! et apparaît de dedans elle une autre statue typique d’une époque moins ancienne. Et ainsi de suite on se rapprochait de l’antiquité plus proche… Mon intérêt et mon appréciation s’amplifiaient. Les statues représentent l’Homme, avec même l’idée d’une conception architecturale de l’Homme, par un Grand Architecte…
Genèse I, 27
« Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. »
Psaumes CXXXIX [139], 14
« Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. »
Cette première grande statue sortie de l’eau, mais oui, j’ai déjà vu, un art caractéristique de la plus ancienne civilisation connue de la mer Égée sur l’archipel des Cyclades — les statues cycladiques, uniques, très stylisées, caractérisées par la construction géométrique…
Épanouie dès le IIIe millénaire av. J.-C., la civilisation cycladique devança de quelques siècles celle de Crète — la civilisation minoenne, celle des palais gigantesques et des légendes : Dédale, le Labyrinthe, le Minotaure, Ariane… —, puis celle de Mycènes — première civilisation hellénique, qui connut sa fin peu après l’expédition et la prise de Troie —, dans le vaste ensemble de la civilisation égéenne.
(Résumé écrit d’après plusieurs sources, dont « Le petit Robert des noms propres », éd. 2004)
Petit à petit l’idée devenait apparente : ce spectacle d’ouverture était bâti sur une pensée profonde, une rétrospective de l’Histoire de l’Humanité !
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Puis deuxième phase du spectacle, un homme et une femme près de l’eau, avec l’Éros qui les survole : l’Histoire de l’Humanité par le symbole de l’amour entre l’homme et la femme. Symbole repris tout en fin du spectacle.
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Troisième phase, un fantastique défilé historique et chronologique de l’Humanité centré sur la Mer Égée, ramenant à la vie le souvenir de tant de civilisations et nations disparues, en passant par :
– la très ancienne époque de la Crète avec la brillante civilisation minoenne (le palais de Cnossos, et ses légendes : le roi Minos, le Labyrinthe de Dédale, le Minotaure, Ariane, Thésée) ;
Civilisation minoenne brutalement effondrée et totalement disparue : probablement presque anéantie par les grands tsunamis générés par l’éruption explosive cataclysmique du volcan Théra sur l’île Santorin (île de la mer Égée, la plus méridionale des Cyclades) vers moins 1600 av. J.-C. ; puis, désormais très affaiblie et centrée sur sa capitale Cnossos, la civilisation minoenne semble avoir plongé dans de grands troubles sociaux, avant d’être complètement détruite par l’invasion de guerriers achéens vers moins 1550.
Sur la scène défilaient l’un après l’autre :
– les royaumes achéens de la Grèce ;
– Athènes et le « siècle de Périclès » ;
– la Macédoine et la civilisation hellénistique ;
– l’éclat de Byzance ;
– l’époque moderne : XIXe siècle, la Guerre de l’Indépendance en 1821 ;
– jusqu’au rétablissement par Pierre de Coubertin des Jeux olympiques à la fin de ce même XIXe siècle.
Et cependant que je voyais défiler ces époques maintenant disparues à jamais, images qui passaient devant mes yeux, non pas des monuments et des pierres, mais des humains, hommes et femmes, petits groupes par petits groupes, délégations de ces civilisations, ces civilisations d’humains qui ont eu leurs espoirs, leurs joies et leurs peines, leurs désastres parfois aussi, mais des êtres humains qui ont espéré, dans ces régions magnifiques, avec cette mer Égée si belle et si riche d’îles, j’ai alors eu de l’émotion au profond de mon être et je pensais à la résurrection de cette Humanité disparue, non seulement eux, mais aussi toutes les civilisations de par le monde, civilisations qui renaîtront lors de la Grande Résurrection lorsque Dieu ramènera toute cette Humanité à la vie, et que le sourire, l’espérance et la joie illumineront alors les visages de ces gens lorsqu’ils prendront possession de cette nouvelle Terre renouvelée et du territoire qui leur sera affecté, jusqu’à leur entrée future dans le Royaume de Dieu.
Ésaïe XXVI [26], 19
« Que tes morts revivent !
Que mes cadavres se relèvent !
Réveillez-vous et tressaillez de joie,
habitants de la poussière !
Car ta rosée est une rosée vivifiante,
Et la terre redonnera le jour aux morts. »
Ézéchiel XXXVII [37], 1–14
v. 4–6
« Il me dit : Prophétise sur ces os, et dis‑leur : Ossements desséchés, écoutez la parole de l’Éternel !
Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez ;
je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l’Éternel. »
v. 10
« Je prophétisai, selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds ; c’était une armée nombreuse, très nombreuse. »
v. 11–12
« Il me dit : Fils de l’homme, ces os, c’est toute la maison d’Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !
Prophétise donc, et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et je vous ramènerai dans le pays d’Israël. »
Ézéchiel relate la résurrection physique, aux temps ultimes, de l’ancienne nation d’Israël. Mais seule la nation d’Israël serait-elle ressuscitée ? Certes non, car pour Dieu il n’y a plus juif ou grec, chrétien ou païen.
Romains II, 9–11
« Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec !
Car devant Dieu, il n’y a point de favoritisme. »
Galates III, 28
« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus‑Christ. »
Colossiens III, 11
« Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous. »
Tous seront ressuscités, toute l’Humanité disparue, des nations et civilisations anciennes jusqu’aux temps présents, qui n’ont pas du tout connu Christ, ou ont connu un christianisme affaibli, ou inadéquat, ou de contrefaçon, ils reviendront à la vie et auront leur chance, leur « jour » personnel de salut. En partant d’Ésaïe et en passant par Paul, la Bible parle d’une époque favorable au salut, d’un jour de salut, dans divers contextes. Également, la notion biblique d’époque favorable au salut est implicitement présente dans la mention par l’Apocalypse de plusieurs résurrections.
Ésaïe XLIX [49], 8
« Ainsi parle l’Éternel :
Au temps de la grâce je t’exaucerai,
Et au jour du salut je te secourrai »
(Passage repris par Paul dans II Corinthiens VI [6], 2)
Il adviendra que les élus de Dieu depuis la création de l’Homme jusqu’aux temps présents, qui ont eu accès au Saint-Esprit, et qui ont persévéré, seront ressuscités au Second Avènement de Jésus-Christ, à la fin de la période de Détresse (la Grande Détresse), prédite notamment dans l’Apocalypse — au point que le terme même d’Apocalypse dans le langage courant signifie la Fin des Temps —, ils reviendront à la vie lorsque le règne et la puissance de Satan sur cette Terre prendront fin (Apocalypse XVII [17], 14 ; Apoc. XIX [19], 11–21 ; Apoc. XX [20], 1–3 & 4–6) et que les humains survivants des nations rentreront dans la période merveilleuse du Millénium et bénéficieront alors de l’accès universel au salut.
L’immense majorité, elle, décédée sans avoir eu accès au salut, sans avoir eu sa chance ou son jour de salut, n’est pas perdue, cette multitude sera ressuscitée après le Millénium (Apocalypse XX [20], 5) pour avoir elle aussi son jour de salut, lors d’un nouveau temps suffisant (peut‑être cent ans : voir Ésaïe LXV [65], 17–25) en tant qu’êtres humains sur une Terre renouvelée. Car Dieu est juste, et s’il y a une prédestination sur le temps de notre appel, il n’y a pas de prédestination sur le salut : tous seront appelés, chacun en son temps, et la multitude sera ressuscitée lors de cette dernière grande époque du salut, ce Dernier Grand Jour de salut.
C’est alors que se produiront les événements confiés par Jésus-Christ à ses disciples et relatés dans l’Évangile selon Matthieu, également révélés dans l’Apocalypse :
Matthieu XII [12], 41–42
« Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement […] La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement […] »
Apocalypse XX [20], 11–13
« Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s’enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux.
Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres.
La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux ; et chacun fut jugé selon ses œuvres. »
L’Humanité ressuscitée entrera dans une période de bonheur et de paix totale où tous auront accès au salut. Leur jour de salut se lèvera sur la Terre renouvelée.
Ésaïe LXV [65], 17–25
v. 17
« Car je vais créer de nouveaux cieux
Et une nouvelle terre ;
On ne se rappellera plus les choses passées,
Elles ne reviendront plus à l’esprit. »
v. 19–20
« On n’y entendra plus
Le bruit des pleurs et le bruit des cris.
Il n’y aura plus ni enfants ni vieillards
Qui n’accomplissent leurs jours ;
Car celui qui mourra à cent ans sera jeune,
Et le pécheur âgé de cent ans sera maudit. »
v. 22–25
« Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre les habite,
Ils ne planteront pas des vignes pour qu’un autre en mange le fruit ;
Car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres,
Et mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains.
Ils ne travailleront pas en vain,
Et ils n’auront pas des enfants pour les voir périr ;
Car ils formeront une race bénie de l’Éternel,
Et leurs enfants seront avec eux.
Avant qu’ils m’invoquent, je répondrai ;
Avant qu’ils aient cessé de parler, j’exaucerai.
Le loup et l’agneau paîtront ensemble,
Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille
[…]
Il ne se fera ni tort ni dommage
Sur toute ma montagne sainte,
Dit l’Éternel. »
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… Mes pensées plongeaient dans le monde merveilleux de cet avenir promis, tandis que s’achevait ce défilé historique magnifique, commémoratif de la civilisation égéenne — délégation après délégation de figurants en costumes et symboles des époques rappelées, représentants des jours anciens qui avaient ainsi la possibilité de sortir de l’obscurité de la non‑existence jusqu’à la scène lumineuse du stade d’Athènes. Je méditais au Jour de la lumière de la Résurrection où tous renaîtront pour l’espoir et le triomphe de la joie.
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La seconde partie du spectacle commençait : le défilé des délégations des nations d’aujourd’hui aux Jeux d’Athènes 2004.
Chaque délégation marchant derrière son drapeau, habillée selon les traditions et symboles du pays. De très grosses délégations pour les grands pays comme les États-Unis, la France, etc., mais surtout d’innombrables petites délégations, souvent réduites à quelques personnes seulement — voire une seule personne ! — pour les tout petits pays et toutes petites nations, comme les îles du Pacifique et de l’Océan Indien : c’étaient les délégations les plus colorées, les plus joyeuses !
Ce qui m’a frappé, c’est la joie des participants des délégations, tous, une joie rayonnante, spontanée et sincère, surtout dans ces innombrables petites délégations. Certes, cette joie — bonheur et fierté — de tous les participants n’a pas duré au delà de ce soir-là. Dès les jours suivants, sous la pression terrible des épreuves des Jeux, les ambitions démesurées, les mauvaises attitudes de sportifs et d’entraîneurs, l’amour de l’argent, la pression des sponsors, et pas si rarement que cela les pires comportements, le désir et la volonté d’écraser les autres, la violence et la haine, ont repris le dessus pour plus que plusieurs… Une vision autrement plus démoralisante de l’Humanité. Mais, il n’empêche ! il n’empêche que ce soir-là les mauvais sentiments et attitudes avaient été mis de côté, l’esprit de compétition n’était pas présent, et tous et chacun étaient à sa joie légitime de participer à ce défilé.
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Et, ce soir-là, ces délégations qui défilaient avec une joie rayonnante, l’une derrière l’autre, précédées de leur drapeau, tout cela me faisait penser à la joie à venir des nations après le Retour du Christ lorsque commencera le temps du Millénium, lorsqu’elles reprendront espoir après les temps de Détresse, en rentrant dans cette période millénaire de restauration de la Terre sous la gouvernance de Jésus-Christ.
Ésaïe XLII [42], 13–16
v. 15
« Je ravagerai montagnes et collines,
Et j’en dessécherai toute la verdure ;
Je changerai les fleuves en terre ferme,
Et je mettrai les étangs à sec. »
v. 16
« Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissent pas,
Je les conduirai par des sentiers qu’ils ignorent ;
Je changerai devant eux les ténèbres en lumière,
Et les endroits tortueux en plaine […] »
Ésaïe LXVI [66], 18
« Je connais leurs œuvres et leurs pensées.
Le temps est venu de rassembler toutes les nations
Et toutes les langues ;
Elles viendront et verront ma gloire. »
Jérémie XVI [16], 19
« Éternel, ma force et mon appui, mon refuge au jour de la détresse !
Les nations viendront à toi des extrémités de la terre,
Et elles diront : Nos pères n’ont hérité que le mensonge,
De vaines idoles, qui ne servent à rien. »
Zacharie II, 11
« Beaucoup de nations s’attacheront à l’Éternel en ce jour-là,
Et deviendront mon peuple ;
J’habiterai au milieu de toi,
Et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers toi. »
(Voir aussi :
Psaumes XXII [22], 28 ;
Ps. LXXXVI [86], 9 ;
Ps. XCVI [96], 10 ;
Ps. XCVIII [98], 2–3 ;
Ésaïe II, 4 ;
Ésaïe XI [11], 10 ;
Ésaïe XXV [25], 7 ;
Ésaïe XLII [42], 1–12 ;
Jérémie III, 17 ;
Zacharie XIV [14], 16 ;
Matthieu XII [12], 21.)
Et, plus avant encore dans l’accomplissement du Temps, par delà l’époque du Millénium, mes pensées se portèrent également, avec émotion, vers le Dernier Grand Jour lorsque toutes les anciennes civilisations et nations depuis longtemps disparues, seront ressuscitées… et rentreront en possession de leur territoire sur la Terre renouvelée…
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Ce spectacle inaugural, spectacle historique d’une grande densité et riche de symboles, avec l’idée sous‑jacente du Dieu Créateur, et de la beauté des civilisations, manifestait une recherche artistique d’une certaine beauté ; il m’a amené à ces réflexions sur la joie à venir des nations et leur espérance ; et aussi peut-être à vivre ces changements de programme de télévision avec moins d’émotions négatives, cherchant à rencontrer toujours et partout dans les vestiges du passé l’avenir magnifique promis avec Dieu… !
Certainement les Grecs se sont surpassés dans l’organisation et pour être agréables à tous. À tout le moins peut-on leur en rendre honneur ! Se peut-il qu’ils aient rencontré sur le chemin de l’hospitalité olympique les anges de l’inspiration divine ?!
Patrick Thouvenin de Strinava
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