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Culture et Civilisation

Cycle « Philosophie & Spiritualité » (3)
CULTURE ET CIVILISATION

par Valentina Dévedjiéva-Kaléva
(article écrit vers l’an 2005)

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Note du gestionnaire du Site : Ce remarquable article écrit par Valentina Dévedjiéva-Kaléva sur la pensée philosophique d’Oswald Spengler opposant la Culture à la Civilisation peut être difficile à lire, comprendre, assimiler, à première lecture. C’est pourquoi nous avons pensé qu’un petit (très petit) résumé serait une aide avant de rentrer dans la puissance de ce texte… Ci-après ce résumé.

À la fin de la Grande Guerre, la sortie du livre d’Oswald Spengler (1880-1936), Le Déclin de l’Occident, 1916-1920, devint un vrai événement culturel. La Civilisation vue comme le destin inévitable de la Culture, son sort et son péril, l’épuisement de ses forces créatrices : telle est la pensée-clé de l’époustouflant livre de Spengler.
La Philosophie, l’Art et la Religion n’existent que dans les conditions de la Culture ; la Civilisation les rend impossibles et n’a pas besoin d’eux. L’entité profonde de la Culture est religieuse, la profondeur de la Civilisation ne l’est pas.
La Culture est aristocratique, tandis que la Civilisation est démocratique. L’essence même de la Civilisation est imprégnée d’esprit mesquin, d’esprit bourgeois. La Civilisation est volonté de puissance mondiale, de richesse et de bien-être sur cette Terre.

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À la fin de la Grande Guerre, la sortie du livre d’Oswald Spengler (1880-1936), Le Déclin de l’Occident, devient un vrai événement culturel par l’originalité des thèses proposées, par l’érudition éblouissante de l’auteur, par sa perspicacité géniale des questions de l’existence historique et spirituelle de l’humanité.

La grande découverte de Spengler c’est l’idée de la différence entre culture et civilisation, l’idée de la fin inévitable de la culture, de sa mort, de son passage à la civilisation.

Cette pensée, inhabituelle et provoquant l’intérêt, au début rend le lecteur perplexe — n’a-t-on pas toujours considéré culture et civilisation comme synonymes, l’un supposant l’autre, se complétant mutuellement ?

Cependant Spengler définit leur différence, pénètre les profondeurs de l’époque historique qui est la nôtre, perce l’énigme de l’âme et de l’esprit de l’homme moderne, caractérise l’époque et ceux qui l’habitent de manière originale et véridique.

À la grande idée de Spengler adhérèrent en l’enrichissant les philosophes existentialistes éminents, à l’individualité puissante et mûre, qui innovèrent la connaissance humaine : Herbert Marcuse (1898-1979), Nikolaï Berdiaev (1874-1948).

La civilisation est le destin inévitable de la culture, elle est le sort et le péril de la culture, elle marque l’épuisement des forces créatrices de la culture. Telle est la pensée-clé de l’époustouflant livre de Spengler. Quelle différence entre ces phénomènes qui se ressemblent tant ? L’entité profonde de la culture est religieuse, la profondeur de la civilisation ne l’est pas.

La culture est liée au culte des ancêtres, elle est impensable sans les légendes sacrées. La civilisation est la volonté de puissance mondiale, de richesse et de bien-être sur cette Terre. La philosophie, l’art et la religion n’existent que dans les conditions de la culture, la civilisation les rend impossibles et n’a pas besoin d’eux. De toute évidence Spengler a en vue le vrai, le grand art, la vraie foi et non pas leurs ersatz abaissés. La culture est aristocratique, la civilisation est démocratique.

Selon Spengler le crépuscule de l’Europe Occidentale est le crépuscule de la grande ancienne culture européenne, l’épuisement de ses forces créatives, un triomphe éblouissant de la civilisation. Le grand philosophe déclare en prophète éclairé que ce triomphe est imminent et qu’il précède la disparition de la race de la culture occidentale. Après cette disparition, la culture — l’authentique, la grande, la valeureuse, non pas celle de masse — s’épanouira à partir d’autres races, dans d’autres âmes.

Analysant le livre de Spengler, Nikolaï Berdiaev, le grand philosophe existentialiste et personnaliste russe, écrit : « De telles pensées ne peuvent pas nous impressionner, nous les russes. Nous connaissons depuis longtemps les différences entre culture et civilisation. Tous les penseurs russes religieux démontrèrent ces différences. Tous éprouvèrent un sentiment d’effroi sacré devant le péril de la culture et le triomphe naissant de la civilisation. L’essence même de la civilisation est imprégnée d’esprit mesquin, d’esprit bourgeois. »

Sous l’hostilité à l’égard de l’Occident des écrivains et penseurs russes comme Alexandre Herzen (1812-1870) et Konstantin Leontiev (1831-1891), Alekseï Khomiakov (1804-1860) et Fiodor Dostoïevski (1821-1881), se cache l’hostilité non pas envers la culture occidentale mais envers la civilisation occidentale.

Konstantin Leontiev, l’un des plus brillants penseurs russes et écrivain de grand talent du XIXe siècle, découvre avant Spengler la loi du passage de la culture à la civilisation, bien sûr sans lui donner une définition aussi catégorique et claire et sans y appliquer la méthode historique et scientifique pour y apporter les preuves comme le fit le philosophe allemand.

Leontiev exprime son attachement profond à la grande culture de l’Occident — la culture épanouie de la Renaissance, la culture catholique du Moyen Age, l’esprit chevaleresque. S’inclinant devant le génie créatif de l’Occident, il nie sa civilisation, triomphe de l’esprit mesquin.

Berdiaev remarque que les meilleurs hommes de l’Occident éprouvaient une tristesse énorme devant le triomphe de la monstrueuse civilisation non religieuse sur la grande culture sacrée. Il cite les noms des romantiques occidentaux, des catholiques et symbolistes français — Paul Verlaine (1844-1896), Georges Huysmans (1848-1907), Léon Bloy (1846-1917), Auguste Villiers de L’Isle-Adam (1838-1889). Les remarquables et talentueux représentants de la Russie et de l’Occident ressentent avec une profonde tristesse que la grande culture sacrée de l’Europe est en train de périr, et qu’à sa place s’installe une civilisation qui leur est étrangère — la ville du monde, non religieuse et internationale —, et que vient l’homme nouveau, le parvenu possédé par le désir de puissance mondiale, de conquête de toute la terre.

Berdiaev confirme la thèse de Spengler en notant que dans chaque culture, après l’épanouissement, la complexité et le raffinement, l’esprit s’éteint et se porte vers la décadence. Ce qui change ce sont les directions. La culture se dirige alors vers la réalisation pratique de la puissance, vers l’organisation pratique de la vie. L’élan le plus haut de la création artistique, la contemplation des saints et des génies, l’épanouissement de l’art et le raffinement de la pensée ne sont plus ressentis comme une vie réelle. Tout cela n’est plus une source d’inspiration. Tout cela cède devant l’intense volonté naissante, le désir de la vie, de sa puissance et de ses plaisirs. L’époque de l’épanouissement de la culture nécessitait le sacrifice de l’intense convoitise de la vie. Car la convoitise de la vie, puissante et répandue, tue l’élan vers la suprême culture de l’esprit, toujours aristocratique. Personne ne cherche plus, ne trouve plus d’intérêt à la contemplation, la connaissance et la créativité.

La grande philosophie, le grand art, la vraie foi, la vie religieuse de sacrifice inspiré ne sont plus nécessaires. La culture penche vers le réalisme, vers ce qui est pratique et utilitaire, et prend la tendance de civilisation.

Berdiaev conclut que l’humanité s’engage dans une décadence spirituelle en exprimant sa volonté de vie, de puissance, d’organisation, de bonheur quand sans ascèse et résignation la vie de haute spiritualité n’est pas possible. L’esprit de la civilisation est mesquin, basé sur ce qui périt et passe. Mais qu’en est-il de la religion ?

Non, elle n’est pas reniée. Mais le rapport à la religion devient pragmatique et utilitaire. Ce rapport, en l’occurrence, amène l’athéisme et la dévastation spirituelle malgré l’attachement à une confession et aux valeurs spirituelles déclaré haut et fort, beaucoup trop fort.

Car le dieu qui aide aux succès et hauts faits de la civilisation n’est pas et ne peut pas être le Dieu des révélations religieuses, le Dieu des saints et des prophètes, des martyrs, le Dieu qui est adoré « en esprit et en vérité ».

Spengler et Berdiaev n’ont pas vécu nos jours qui ont réalisé au maximum leurs prophéties : la civilisation la plus parfaite de tous les temps, la civilisation technique, supranationale, franchement matérialiste, la civilisation de type américain. Mais existerait-elle, la grande espérance pressentie par Berdiaev — l’espérance qu’après le triomphe éblouissant de la civilisation les énergies créatives spirituelles de l’Occident puissent “exploser” dans un désir puissant et sauveur de transformer la vie dans un dernier élan religieux ?

Valentina Dévedjiéva-Kaléva

(traduit du bulgare par
Svétoslava Prodanova-Thouvenin)

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INDEX  DES  NOMS
par Patrick Thouvenin

D’après :
« Le petit Robert des noms propres », éd. 2004 ;
« Dictionnaire Hachette encyclopédique », éd. 2002

Berdiaev, Nikolaï
(Kiev, 1874 – Clamart, France, 1948)

Philosophe russe.
Exclu de l’université en raison de ses opinions révolutionnaires, il poursuivit ses études à Heidelberg. De retour en Russie, il s’éloigna du marxisme, après être revenu à la foi chrétienne, sans perdre de vue la nécessité des réformes sociales. Expulsé de Russie en 1922, il se fixa à Berlin, puis à Paris. Contrairement à ses compatriotes en exil, il ne condamna jamais le nouveau régime en URSS.
Se rattachant à l’existentialisme chrétien, sa pensée est centrée sur la question de la liberté humaine. Il chercha le sens de l’histoire dans l’ordre spirituel et dans la relation de l’homme et de Dieu. Sa philosophie est aussi une théosophie eschatologique (Philosophie de la liberté, 1911 ; De la destination de l’homme, 1931 ; Cinq méditations sur l’existence, 1936 ; Essai de métaphysique eschatologique, 1946).

Bloy, Léon
(Périgueux, 1846 – Bourg-la-Reine, 1917)

Romancier et polémiste catholique français.
Journaliste de combat (en littérature, il attaqua toute l’école naturaliste) ; catholique ardent qui fustigea le conservatisme du Vatican, le matérialisme, la démocratie et le positivisme par ses invectives violentes ; Léon Bloy écrivit une œuvre romanesque, en partie autobiographique, qui exprime ses tourments personnels, ses angoisses et ses illuminations spirituelles.
Le Désespéré (1886) et La Femme pauvre (1897) suivent une mystique de la pauvreté.
Ouvrage à la violence également apocalyptique, le journal intime de Bloy  (1892-1917 ; paru en 8 volumes sous des titres divers : Le Mendiant ingrat, Mon journal, Le Pèlerin de l’Absolu) traduit aussi ce que fut son désespoir.
Cette œuvre polémique peut être contemplative et, à l’invective, mêler l’effusion mystique : Celle qui pleure (1908). L’écrivain, au style habituellement tendu et vigoureux, au vocabulaire d’une richesse baroque, atteint alors par ses métaphores hyperboliques à une dimension de visionnaire.

Dostoïevski, Fiodor
(Moscou, 1821 – Saint-Pétersbourg, 1881)

Romancier russe.
Libéral, il fut accusé de complot et condamné à mort (1849) ; sa peine commuée, il fut déporté quatre ans en Sibérie et revint à Saint-Pétersbourg en 1859.
Malgré sa renommée, il mena une existence précaire (il avait la passion du jeu), traversée de crises d’épilepsie.
Principales œuvres : Souvenirs de la maison des morts (1861-1862), Mémoires écrits dans un souterrain (1864), Crime et Châtiment (1866), Le Joueur (1866), L’Idiot (1868), Les Possédés ou les Démons (1872), l’Adolescent (1875), les Frères Karamazov (1879-1880).

Herzen (en russe Ghertsen ou Guertsen), Alexandre
(Moscou, 1812 – Paris, 1870)
Philosophe, critique littéraire, journaliste et écrivain russe également connu sous le pseudonyme d’Iskander.
Parti de l’idéalisme hégélien, il se tourna vers le matérialisme et fut en Russie un des représentants de la gauche « hégélienne ».
Exilé en raison de ses positions politiques, il fit paraître une revue antitsariste, L’Étoile polaire (1855-1868, Londres-Genève), puis La Cloche, revue politique et littéraire (1857-1867, Londres-Genève).
Il expose dans ses œuvres un socialisme utopique à tendance slavophile (Sur le développement des idées révolutionnaires en Russie, 1851 ; Le Peuple russe et le Socialisme, 1855). Il est également l’auteur d’œuvres littéraires à caractère politique, d’un roman, À qui la faute ? (1845-1846), de divers essais en allemand, réunis en un volume, De l’autre rive (1851) et une autobiographie, Passé et pensée (1855-1868).

Huysmans, Georges, dit Joris-Karl
(Paris, 1848 – id., 1907)

Écrivain français.
Romancier naturaliste : Les Sœurs Vatard, 1879 ; En ménage, 1881 ; À vau-l’eau, 1882. Déjà apparaissent son pessimisme et son dégoût devant un monde moderne composé « de sacripants et d’imbéciles », ainsi que son tempérament « artiste ».
Adepte de l’idéal « décadent », À rebours, 1884, rompt nettement avec l’esthétique naturaliste : « les tendances vers l’artifice » du héros sont « au fond, des élans vers un idéal ».
Puis, adepte de l’occultisme : Là-bas, 1891, exprime l’évolution que connaît Huysmans ; cette étape satanique, où se mêlent occultisme et sensualité.
Et enfin catholique : En route, 1895 ; La Cathédrale, 1898.
Au terme d’une difficile évolution, Huysmans cherche à « atteindre les en-deçà et les après », à faire un « naturalisme spiritualiste » tout en gardant, par son goût du détail cru, des termes rares et de la brutalité véhémente du style, « la langue étoffée et nerveuse du réalisme ».

Khomiakov, Alekseï
(Moscou, 1804 – Ivanovskoïe, gouv. de Lipetsk, 1860)

Écrivain, théologien et philosophe russe.
Principal représentant des slavophiles, il fut l’un des chefs du mouvement slavophile de défense de la culture traditionnelle russe face à l’influence de l’Occident (À la Russie, 1854).

Leontiev, Konstantin
(Koudinovo, gouv. de Kalouga, 1831 – Zagorsk, 1891)

Philosophe et conteur russe.
Médecin puis moine, il fut attiré par l’amour que les slavophiles portaient à l’originalité de la vie russe.
Il écrivit une comédie, Le mariage d’amour (1851), un roman, Podlipki (1861), et exposa son idée d’une civilisation individuelle se suffisant à elle-même dans L’Orient, la Russie et le Slavisme (1885-1886).
Réactionnaire et nationaliste, il voulait « congeler la Russie afin de l’empêcher de pourrir ». Selon lui l’influence de l’Occident athéiste et démocratique détruisait la beauté d’une société complexe. Méprisant la morale conventionnelle, il a été surnommé le Nietzsche russe.
Critique littéraire, il fit une étude Sur les romans de Tolstoï, analyse, style et atmosphère (1890).

Marcuse, Herbert
(Berlin, 1898 – Starnberg, près de Munich, 1979)

Philosophe américain d’origine allemande. Membre de l’école de Francfort, il émigra aux États-Unis lors de la montée du nazisme.
Son œuvre est une critique freudo-marxiste des sociétés industrielles. Il a publié Raison et Révolution, Hegel et la naissance de la théorie sociale (1941) ; Éros et Civilisation (1955) ; L’Homme unidimensionnel (1964) ; Culture et Société (1965) ; Vers la libération (1969).
La dialectique hégélienne et surtout les découvertes psychanalytiques interprétées à la lumière du marxisme servent de ligne directrice à son analyse du développement économique et technique des sociétés industrielles. Caractérisée par la recherche de l’efficacité et du confort, la société d’abondance (particulièrement américaine) est selon Marcuse une société close ; elle vise à réduire l’individu, à endiguer les forces révolutionnaires, les « éléments explosifs et antisociaux de l’inconscient ».

SpenglerOswald
(Blankenburg, Harz, 1880 – Munich, 1936)

Philosophe allemand.
Principal théoricien de l’historisme auquel il a donné une empreinte pessimiste, il a opposé au mythe du progrès, forgé puis récusé par l’Occident, une conception cyclique de l’histoire, comparant chaque culture à un tout organique, soumis aux lois du développement biologique : croissance, maturité, décadence (c.-à-d. la civilisation comme phase la plus extérieure, mécanique et artificielle d’une culture) et mort.
Il s’est particulièrement attaché à l’étude du destin et du déclin de l’Occident, insistant sur le rôle politique éminent de l’Allemagne (Le Déclin de l’Occident, 1916-1920 ; Prussianisme et Socialisme, 1920 ; L’Homme et la Technique, 1933).

Verlaine, Paul
(Metz, 1844 – Paris, 1896)

Poète français.
Intéressé de bonne heure à la poésie, il participa aux mouvements littéraires de son époque et collabora notamment au Parnasse contemporain.
Employé à Paris (1864), il publia Poèmes saturniens (1866) et Fêtes galantes (1869), d’inspiration parnassienne.
En 1870, il épousa Mathilde Mauté, qui fut pour lui l’inspiratrice de La Bonne Chanson (1870).
Mais sa rencontre avec Rimbaud (sept. 1871), puis leur liaison, va tout ruiner. Ayant tiré, à Bruxelles, deux coups de revolver sur son ami lors d’une crise passionnelle (1873), il fit dix-huit mois de prison à Mons. Il retrouva la foi et publia : Romances sans paroles (1874), Sagesse (1881).
Séparé de Mathilde, s’adonnant à la boisson, Verlaine connut alors une existence précaire, bien qu’il commençât à jouir d’un certain renom auprès des jeunes symbolistes et « décadents » ; ceux-ci saluent la publication des Poètes maudits (1884) où il révéla Rimbaud et Mallarmé, et de Jadis et Naguère (1884).
Alcoolique, sa fin fut misérable.
En 1894, on l’élut « prince des poètes ».

Villiers de L’Isle-Adam, Auguste (Comte de)
(Saint-Brieuc, 1838 – Paris, 1889)

Écrivain français ; ami de Mallarmé, méprisant le progrès, l’argent et la science, il a visé l’absolu.
Descendant d’une ancienne et illustre famille, habité du dégoût des mœurs contemporaines comme du « clinquant intellectuel de la science », Villiers de L’Isle-Adam ambitionna de donner « une série d’œuvres où le rêve se fonderait sur la logique.
Lié avec Baudelaire, il subit profondément l’influence de Hegel qui confirma son idéalisme mystique.
Un premier roman philosophique, puis des drames, étant restés ignorés du public, il se tourna vers une œuvre romanesque, publié d’abord dans des journaux : L’Ève future (1886), Akëdysséril (1886), L’Amour suprême (1886) et Tribulat  Bonhomet (1887) dénoncent les prétentions de la science, tandis que Les Contes cruels (1883), traités avec un humour inquiétant, exaltent la recherche spirituelle et la victoire du rêve. Ces préoccupations se retrouvent dans la grande œuvre de Villiers de L’Isle-Adam, Axël (posth. 1890), drame qui fait de lui un symboliste, admiré de Mallarmé.
Il mourut, hautain et solitaire, sans avoir connu la gloire ni la fortune auxquelles il se croyait destiné.

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